× Et Tout Recommence...

Et tout recommence...

M

ême s'il n'y a plus rien auquel tu tiens, il y aura bien un jour où tu revivras. Tu renaîtras en quoi, cette fois-ci ? La porte est au bout du tunnel, tu y es presque, tu approche enfin de la ressurection, c'est enfin ton tour, tu vas revivre en oubliant enfin ce passé qui te fait si mal et que pourtant tu aimes tant... tu vas tout oublier, tu vas voir... Mais...

Pourquoi y a-t-il une fissure ? C'est normal ? Qu'est-ce que c'est que ça ? Que se passe-t-il ? Pourquoi ? Pourquoi tout recommence... mais pas comme ça ? Pas comme d'habitude ? Pourquoi il faut tomber, tomber sans fin... Tomber... et s'écraser...

...

Le bruissement doux des feuilles, le souffle doux du vent... Le paysage tant observé là-haut, au-dessus de tout, ce paysage si beau et si familier... Il est de nouveau là. Est-ce un rêve, ou un cauchemar ? Mais un mort peut-il rêver, soixante-cinq années après sa mort ? Après avoir cessé de fermer les yeux ? Isprint ferme les yeux. Mais elle voit toujours. Elle n'a pas ressuscité, elle ne sent rien, c'est toujours un vide immense dans son corps. Parce qu'elle n'en a pas. Qu'est-elle réellement ? Une forme faite d'ombre et de lumière, quelque chose d'invisible aux yeux des vivants... Elle n'est qu'un esprit.

Doucement, elle se concentre. Courage, il ne faut pas perdre là. Il y a une fissure dans le ciel et elle est tombée. Mais elle va remonter, non ? Enfin elle prit forme. Elle prit la forme de la fumée et s'éleva doucement dans les cieux. Mais elle n'arrivait pas à aller trop haut. Elle n'arrivait plus à atteindre les nuages, là-haut... Oh, non... elle était coincée là. Mais d'un sens... Peut-être est-ce mieux ? Elle avait entendu parlé de ces esprits descendus du ciel pour aller ici. Peut-être croiserait-elle l'un d'entre eux ?

Allez, pas de temps à perdre. Il ne faut pas se laisser abattre, pas pour si peu. Et voilà, il suffit de se concentrer sur son corps d'antan... et tout se forme, tout redevient presque comme avant. Des pattes, un pelage d'ébène. Une rare magnificence. Isprint se sent emplie d'un grand bonheur. Enfin, la revoilà ! Et elle court, elle court sans sentir le vent mais en voyant le paysage défiler. Tout est magique ! Elle connait tant ces terres. Chaque recoin... Elle ne pose pas sa patte sur le sol où les insectes courent, non, elle flotte au-dessus. Un esprit sur terre... quelle merveille !

Mais et maintenant ? S'arrêtant enfin de sa course folle, l'esprit en forme de louve tourna un bref regard autour d'elle. C'est bien beau, tout ça, mais elle n'est pas stupide non plus. Elle va devoir attendre de pouvoir remonter, ça peut durer longtemps... Très longtemps. Bien, alors allons voir un peu ces mortels ! Marchant calmement, elle s'avança en essayant de ne pas aller trop vite. Son corps pouvait devenir en une seule pensée fumée, vent, poussière... Un corps si fragile et pourtant capable de faire souffrir. Elle était comme une déesse ici. Ils étaient tous inférieurs à elle... Et c'était si beau de le penser, finalement !

Et la voilà au lagon... Enfin... les odeurs de la mer, elle les ressent dans tout son être. Oui, elle revit... et c'est merveilleux.

La mort, une pensée, une fin qui ne viendrait jamais a l'esprit de psymon. Comment imaginé une fin alors que tout venait a peine de commencer, qu'il venait a peine de comprendre les mystères de la vie , de regarder le monde d'un franc regard, qu'il venait de savoir comment vivre... Rien que le mot le répugnait, son énnonciation, sa pensée, il avait préféré l'oublié a tout jamais et le plongé dans l'oubli de son esprit, peut-être était-ce pour cela que le jeune Psymon n'avait jamais peur de ce que l'on appelle la mort , qu'il aimait braver les danger sans ressentir la moindre angoisse serrée son coeur. Alors que lui-même ne pouvait imaginer le décès il ne pouvait non plus penser a celui des autres et c'était surement la rencontre d'un esprit qui le boulverserait le plus.

Le beau loup noir au seuil de l'adolescence marchait a la manière d'un léger coup e vent. Ses déplacements ne faisaient que frémir les feuilles et réveiller quelques oiseaux somnolants sur une branche basse. Mais en oubliant ces quelques détails superficielles, il était simplement impossible de deviner la présence de Psymon a moins d'être un expert en la matière ce qui ne manquait pas dans ce monde. Mais de sa place, lui, il pouvait tout voir, tout regarder, sentir et imaginer. Et evidamment il ne manqua pas de remarquer étroitement une ombre noire faites de fumée courant a travers le Lagon. Surpris et étonné, le loup baissa comiquement les oreilles comme il avait souvent l'habitude de le faire quand il ne comprenait pas quelque chose et se mit parallèlement en marche pour pouvoir en savoir plus sur cette étrange fumée.

Il était asurément au courant de la présence des esprits sur cette terre, mais jusqu'a s'en douter qu'il en croiserait un un jour dans sa pauvre vie? Non, il n'y croyait pas, cette rencontre paraîssait plus qu'impossible aux yeux de Psymon, elle était incensée. Ce n'était qu'une histoire pour effrayer les jeunes louveteaux, que ce n'était qu'une idée que de jeunes blagueurs c'étaient faites et l'avait alors dispersé dans la région, mais des loups qui rescussitaient sous formes d'esprit, il avait déjà oublié ce genre de rumeurs.

Mais quand enfin ce qu'il pistait depuis un moment s'arrêta et prit vaguement la forme d'une magnifique louve noire aux reflets bleutés il se stoppa brusuqement émettant un bruissement indiscret et fixa de ses beaux yeux argentés le personnage qui se métrialisait sous son regard. Il ne comprenait plus, il ne voulait plus comprendre, comment lui qui se vantait d'être un être suprêmement intelligent qui se moque des dangers et comprend les choses les plus immoralles pouvait-il être en face de ce qu'auquel il n'avait plus cru depuis longtemps, mais, se montrant un esprit vif et rapide, il se remit pressament de ses émotions et se ressaisit. Fier et ne montrant point ses peurs et doute il s'avança droitement vers l'inconnue...