[Libre] Jusqu'au genoux dans la... neige. Pas de souci.

Akiro peinait à avancer, l'épaisse couche de neige étant devenue plus molle, sale, presque boueuse, il s'y enfonçait jusqu'au genoux, ce qui le forçait à faire de grand pas allongés pour progresser. Le soleil était haut dans le ciel, rendant la température beaucoup plus clémente qu'elle ne l'aurait été sinon. Le loup jaune n'aimait pas se promener à découvert, mais il n'arrivait simplement pas à retrouver son clan. Bêtement, ils avaient du bouger le gros du groupe quand il était parti chasser, et maintenant, il ne savait pas ou ils se trouvaient, les intempéries ayant peu à peu effacé les traces.
Il ne fatiguait pas vraiment trop, mais la neige fondante collée à son poil le ralentissait et l'irritait, autant qu'on puisse l'irriter. En effet, le jeune mâle avait toujours l'air d'être de mauvaise humeur, d'être refermé sur soi même. Il évitait généralement de discuter avec d'autres loups. Il était terriblement paranoïaque, ne faisait confiance à personne. Il n'avait besoin de personne pour vivre. Mais il était né dans un clan et avait appris à vivre avec, à vivre pour son clan, à chasser, à se battre, à courir. En parlant de courir...
Le jeune loup fit un bond en l'air, jaillissant de la neige molle et collante comme un diable de sa boite, et commença à courir le plus vite possible avec de la neige brunâtre collée sur le ventre. Il n'avait rien d'élégant, levant les pattes haut pour pouvoir progresser rapidement, mais il avançait. Vite.
Et puis, ce qui devait arriver arriva. Akiro se prit les pattes dans une butte de neige un peu plus haute, trébucha et roula dans la boue pour s'étaler de tout son long quelques mètres plus loin. Il était rapide, certes, Ce qui lui donnait quelques avantages. Mais forcément, quand il se cassait la gueule (dans tout le sens du terme), c'était aussi plus spectaculaire, et pour lui, plus douloureux. Le loup jaune resta étalé un moment, sonné, avant de se relever doucement, vérifiant qu'il était encore entier. Quatre pattes, une queue, deux rangées de dents, une en bas, une en haut, c'est bon, rien de grave.
Il se secoua du mieux qu'il put, essayant de se débarrasser de la neige qui avait couvert sa fourrure déjà emmêlée de nature, quand l'odeur d'un autre loup lui parvint. Immédiatement, le jeune mâle se redressa, l'échine hérissé, fixant l'animal qu'il voyait s'approcher un peu plus loin, mais, comme il s'en était vite déshabitué, il ne grognait pas.

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