Chasse_[Libre]

[LIBRE]

En ce début de matinée, l'air autour de la Douce Rivière est frais. La Rivière coule doucement suivant son chemin ignorant les nombreux animaux postés sur sa rive. Un lapin alerte se rafraichit dans la source tandis qu'un pic vert martèle un pin un peu plus loin. De nombreux petits animaux sortent de leur cachette attirés par les doux rayons du soleil et l'absence de prédateur. D'un bond agile le lapin se couche près d'un buisson dans l'ombre bienfaisante de la plante. Couché mais pas endormi. Le lapin est prêt à déguerpir au moindre danger. Les yeux mi-clos tout son corps est tendu. Un éclair blanc près du buisson. Une louve couché de l'autre côté observait l'herbivore depuis un bon bout de temps et à un mètre à peine de sa proie elle saute en une courbe meurtrière. Le lapin s'enfuit dans des bonds précipités mais la louve est déjà sur lui. Agonie de l'animal. L'endroit tout à l'heure si gai était maintenant on ne peut plus silencieux même cet idiot de pic-vert s'était tu.
*Heureusement qu'il s'est tu d'ailleurs sinon je me serais occupée de lui.*
Anahita couchée au dessus du lapin le déguste lentement heureuse de pouvoir enfin soulagé son estomac. En trois coups de mâchoire il fut fini. Délicieux mais pas très copieux voilà la pensée qu'eut la louve immaculée. Un peu nourrie, la louve se mit sur le flanc avec vu sur la Douce Rivière.
*Dommage que tout le gibier soit parti, je m'en serai bien fait un autre.*
Lentement elle se lécha sa patte noire essayant de ne pas la regarder. Cette patte évoquait de trop douloureux souvenirs pour elle. Les rayons du soleil léchant son pelage blanc, la louve s'abandonna un instant à la rêverie fermant les yeux mais gardant tous ses autres sens en éveil. En ces temps incertains, on n'avait pas le droit de se relâcher car sinon on risquait de voir son temps de vie raccourcir de beaucoup.
Après deux secondes de relâchement, la louve se releva regardant autour d'elle dans l'espoir de voir une proie qui serait rester ici. Mais non rien, le gibier ici avait un sens de la survie très développé et personne ne viendrait ici avant midi sauf un lapin assoiffé peut-être mais l'espoir était assez vain. Décidant finalement de rester ici, la louve se recoucha, les yeux ouverts, les sens en alerte. Anit regardait la rivière, le cours insaisissable de l'eau. La vue de ce cours d'eau la réchauffa, la rassénéra. Quelque chose de stable, enfin quelque chose qui ne changeait pas, qui ne changerait jamais. C'était rassurant de savoir que quelque chose restera même après sa mort. La louve dressa les oreilles étonnée. Elle n'avait rien entendue c'était juste ses pensées qui l'étonnaient, voilà qu'elle pensait déjà à la mort alors qu'elle était si jeune. Enfin après tout, ça se trouve demain elle ne vivrait plus.
Tu ne vas pas t'enfuir
Alors que ton navire
Est prêt à prendre le large.
Tu vas plutôt rester
Et faire face à cette fraîche ondée...
Songe donc avant de te lever
Que tu ne verras peut-être pas le soir
Songe donc avant de te coucher
Que tu ne verras peut-être pas l'aurore
Alors profite, mon ami, profite
Avant de sombrer dans l'éternité
Avant d'emprunter l'obscur escalier
La louve se sentit encore plus intriguée d'elle-même. La chanson venait de lui revenir mais où l'avait-elle déjà entendue? Elle ne pouvait pas y répondre mais la chanson convenait parfaitement à son état d'esprit.

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